Le Seigneur est venu à l’improviste inviter notre Sœur Marie-Bernard à le rejoindre au banquet du ciel, alors qu’elle venait de participer à l’Eucharistie du dimanche 24 juillet 2022, où elle accomplissait son service de sacristine.
Sœur Marie-Bernard était entrée au monastère N.D. de Beaufort en 1971, elle avait fait profession simple le 25 mars 1974 et profession solennelle le 25 mars 1977.
Désormais, Sœur Marie-Bernard veille sur sa famille, sur la communauté, où sa présence était infiniment précieuse. Très vite, elle avait généreusement accepté des charges en esprit de service, comme économe, maîtresse des novices, prieure. Elle était un pilier de la communauté, car toujours totalement donnée dans la douceur et l’effacement, avec un sourire paisible et bienveillant. Comme St Dominique, elle accueillait toutes les souffrances de ses frères et sœurs dans le sanctuaire intime de sa compassion. Les nombreuses personnes qu’elle a accompagnées nous livrent aujourd’hui de très beaux témoignages de vive voix ou par courrier. Tous soulignent son écoute, son humilité et sa compassion.
Nous sommes très touchées par votre amitié et votre soutien dans la prière dont nous avons tant besoin. De même que vous priez pour nous toutes, nous demandons à Dieu, par l’intercession de notre sœur, de vous remercier et de vous combler de sa paix et de sa lumière.
Extraits de l’homélie donnée par Mgr d’Ornellas
lors de la messe de sépulture de sœur Marie-Bernard.
Mercredi 27 juillet 2022.
En réponse à ce choix de Dieu, Soeur Marie-Bernard a compris qu'elle devait le choisir. Voici cette phrase du Pape François qu'elle a notée elle-même « Permets que tout soit ouvert à Dieu, et pour cela, choisis-le, choisis Dieu sans relâche. » Et si Soeur Marie-Bernard a été choisie par Dieu, si elle a choisi Dieu sans relâche, elle a compris que sa liberté la plus suprême, la plus libre, la plus fine, la plus délicate, était précisément de répondre à ce choix de Dieu, en choisissant Dieu lui-même sans relâche. Nous pouvons dire d'une certaine manière, selon ce que j'ai entendu ou vu d'elle quand elle était ici au Conseil Diocésain pour La Nouvelle Evangélisation, que Soeur Marie-Bernard a choisi Dieu et a été choisie par Dieu pour aimer l'Eglise, et pour souffrir de tout ce qui est dans l'église.
Comme si sœur Marie-Bernard discernait, comme instinctivement, ce qui n'était pas de l'Eglise de Jésus, ce qui abîmait l'Eglise de Jésus, et en même temps, comme si elle discernait, comme instinctivement, dans le cœur des uns et des autres, dans la démarche synodale, tout ce qui était reflet de la beauté de l'Eglise. Comme elle se réjouissait avec sa discrétion et sa sobriété, dans son regard et dans son sourire, de ces perles étonnantes que les chrétiens, ici ou là, pouvaient exprimer de leur vie de foi, d'espérance et de charité, de leur vie d'Eglise. Comme si sœur Marie-Bernard était un pilier pour l'amour de l'Eglise, en discernant ce qui concourt à la beauté de l'Eglise, et en discernant aussi ce qui salit, ce qui ne concourt pas à la beauté de l'église.
Elle avait noté sur son cahier « Notre tâche est d'aimer et de servir », et encore : « Le don de soi sans réserve qui sous-tend toute vie religieuse est l'accomplissement supérieur du désir féminin. » d’Edith Stein. Oui, vivre dans l'Eglise, embellir l'Eglise, c'est tout simplement servir et aimer, c'est tout simplement se donner sans réserve.
Ainsi, discerner l'Eglise, discerner la beauté de l'Eglise, aimer l'Eglise qui descend du ciel comme la demeure de l'Amour infini, de la charité divine que nous sommes invités à vivre en servant, en nous donnant, c'est considérer que tout homme est sauvé, que tout homme est pris dans la miséricorde de Dieu, quel que soit ce qu'il fait, ce qu'il a fait, tout est pris dans la Passion du Christ. Et embrasser la croix de Jésus, n'est-ce pas tout simplement dire à Jésus sa confiance inouïe dans le Salut de tous les hommes.
C'est Dieu qui a donné à sœur Marie-Bernard la charité dont elle a aimé. Et alors, elle peut noter cette phrase qui est comme pour moi, un sceau sur la vérité de sa vie, puisqu'elle reconnaît dans cette phrase quelque chose qui est pour elle, puisqu'elle la note, cette phrase du Pape François : « La Sainteté, c'est la rencontre de la faiblesse avec la force de la Grâce. »
Comme a pu le manifester sœur Marie-Bernard dans sa vie toujours discrète, avec beaucoup de pudeur, ne parlant pas d'elle-même, toujours effacée, nous puissions nous aussi nous effacer devant la grâce de Dieu. Nous effacer devant la présence de Dieu, devant sa charité, et dans notre faiblesse, dans notre pauvreté, n'avoir qu'une seule richesse : le don de soi, l'amour et le service. Demandons à sœur Marie Bernard qu'elle prie nous sur notre chemin de sainteté et qu’elle grave en nos cœurs cette phrase remplie d'espérance et de confiance : « la sainteté c'est la rencontre de la faiblesse avec la force de la Grâce. »