Ce que nous voyons aujourd’hui de cette magnifique bâtisse n’est que l’aboutissement d’une longue histoire.
Cette forme angulaire et équilibrée que nous lui connaissons n’aura représenté qu’un moment de son évolution.
En remontant le cours du temps, nous allons découvrir trois châteaux successifs, entièrement distincts les uns des autres.
• Le château fort (XIIe (?) – XVIe )
Les vestiges de ce château se trouvent au sud-ouest du bâtiment actuel. Il s’agit d’un bâtiment de 22 mètres de long sur 9 mètres de large. Ce château fut peut-être détruit au moment des guerres de Religion.
• L’ancien château tournant le dos à l’étang (XVIe – XVIIe)
La construction d’un second château remonte vraisemblablement au 16e siècle. Ce château était à l’emplacement de l’aile sud du château actuel. Sa façade principale était au sud, le bâtiment était donc dos à l’étang. Le bâtiment mesurait 25 mètres de long ; il possédait un rez-de-chaussée, un premier étage et un grenier. Une tour d’escalier se trouvait en façade. A cette époque, il existait aussi une remise à carrosses, des écuries, une chapelle et un colombier. La construction d’une nouvelle aile intervient en 1650-1670 (façade à l’est) ; ce nouveau bâtiment mesure 21, 5 mètres sur 7, 8 mètres de large. Un pavillon est ajouté au nord de cette aile à la fin du 17e siècle. L’ancien château avait été déclassé en dépendances à cette époque.
• Le manoir, tout simple, qui d’agrandissements en transformations va devenir « le château de Beaufort ».
Le château actuel a été reconstruit vers 1780 par Luc-Jean Gouyon. La moitié sud de l’aile principale est surélevée d’un étage à cette époque. Un pavillon a été construit au sud en pendant à celui du nord. La chapelle Sainte-Catherine se trouvait au nord de la cour, elle était en ruines au 17e siècle et fut partiellement reconstruite en 1710. A nouveau en très mauvais état en 1780, elle disparaît ensuite.
Au début du 19e siècle, un parc à la française est aménagé. L’architecte Martenot entreprend des travaux au château en 1895. Un ancien four à chaux se trouvait à 100 m au sud-est du château.
Le 23 Mai 1963, en la fête de l’Ascension, arrivent sous la pluie, au pied du vieux manoir de Beaufort, quatre sœurs moniales venant de Carpentras, d’Avignon et d’Aix-en-Provence. Pour tout bagage elles n’ont que le contenu de la vieille voiture de police banalisée qui les avait amenées. Deux autres sœurs « provençales » les rejoindront bientôt.
Les premiers temps sont difficiles, en ce manoir assez délabré, marqué par l’occupation allemande et des années d’inutilisation, apparemment peu fait pour accueillir des moniales. Mais nos premières sœurs seront très courageuses. Aidées de multiples manières par des amis nombreux, suscités par la Providence, et par le Père Charles Mellet, dominicain, la communauté se développe et commence à attirer des vocations autochtones.
Dès le début, dans des conditions précaires, la vie de prière de la communauté s’ouvre à un accueil de personnes en quête de Dieu et de silence. Avec très peu de moyens, les travaux urgents s’échelonnent au fil du temps.
Que de transformations ont été réalisées au cours de ces années
• Bâtiments anciens entièrement rénovés.
• Chapelle agrandie deux fois pour répondre à une fréquentation toujours croissante.
• Acquisition récente de l’ancienne ferme et aménagement des abords pour permettre un meilleur accueil des retraitants.
Les moniales se sont beaucoup investies, exécutant par elles-mêmes tout ce qui n’était pas du ressort des entreprises spécialisées.
Les « Amis de Beaufort » ont été nombreux également à participer à ces rénovations, et tout spécialement au cours de la dernière phase effectuée récemment qui s’avérait indispensable pour permettre aux sœurs plus nombreuses de se maintenir dans les lieux.